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C'est pas mon idée !

dimanche 7 avril 2013

Le crédit, nouveau cheval de bataille de PayPal

PayPal
PayPal est sur tous les fronts ! Présence dans 190 pays. Croissance fulgurante des paiements sur mobile. Émergence dans le commerce de proximité. Progression record dans l'e-commerce. Et maintenant : le crédit. La journée des analystes organisée par eBay il y a quelques jours permet de faire le point sur la nouvelle stratégie de sa filiale.

L'introduction d'options de crédit à la consommation n'est pas toute récente pour PayPal. Elle représente d'ailleurs une extension naturelle de son modèle, en capitalisant sur la masse de données dont elle dispose, combinée à l'expertise issue de son ADN de startup technologique, qui lui permet de maîtriser les risques comme (presque) aucune autre institution financière n'est capable de le faire aujourd'hui.

Il est facile de se convaincre de cette réalité lorsque Gary Marino présente quelques chiffres relatifs à cette activité : la marge sur les transactions basées sur une offre de crédit est supérieure de 73% par rapport aux paiements classiques. Pourtant, ce résultat impressionnant n'est même pas le bénéfice le plus important pour PayPal, qui préfère mettre l'accent sur la réduction des frictions dans le commerce électronique, induisant une amélioration significative des taux de conversion et un meilleur engagement des clients (les utilisateurs de crédit dépensent presque 40% de plus que les autres consommateurs).

Tous ces facteurs aboutissent logiquement à un développement extrêmement profitable pour la filiale d'eBay, tout en apportant aux commerçants un surcroît de valeur mesurable. Conséquence logique, le crédit va devenir une composante de plus en plus essentielle du porte-monnaie virtuel de PayPal, sous la forme d'une option supplémentaire – transparente – d'approvisionnement du compte (ou bien sur le principe de la fonction de "paiement flottant" évoquée en début d'année, pour prendre un autre exemple).

Crédit à la consommation selon PayPal

Mais le crédit ne concerne pas que les consommateurs et PayPal veut aussi exploiter ses compétences à d'autres fins. Ainsi, une discrète expérimentation dans le domaine du financement des PME est-elle en passe d'être étendue du Royaume-Uni aux États-Unis. Son principe rappellera l'approche développée depuis quelques années par Kabbage : en analysant les données collectées sur un commerçant (en l'occurrence à la fois celles de son compte PayPal et les ventes de sa boutique sur eBay), il est possible d'établir un score de risque particulièrement fiable, qui facilite l'attribution d'un crédit aux meilleures conditions.

Cette nouvelle option répond à une forte demande de la part de marchands en ligne qui n'ont pas (ou plus) accès à des financements traditionnels, notamment en raison de la frilosité exacerbée des banques depuis la crise de 2008. Mais ces dernières sont en train d'y perdre une clientèle qu'il leur sera très difficile de reconquérir ultérieurement et ce sont autant de futures opportunités qu'elles laissent échapper. Si elles le souhaitaient, elles auraient pourtant "facilement" les moyens de répondre à cette offensive, les technologies employées étant tout à fait à leur portée.

Avec chaque nouvelle initiative, PayPal s'aventure un peu plus dans le domaine réservé des acteurs "historiques" de la finance, en s'appuyant toujours sur ses atouts spécifiques (dont un des moindres n'est pas sa notoriété et la confiance qu'elle inspire auprès de ses utilisateurs). Elle devient ainsi progressivement une concurrente redoutable d'un secteur bancaire qui semble néanmoins toujours mépriser la menace qu'elle représente ou qui, à tout le moins, ignore les opportunités de croissance qu'elle révèle et exploite avec succès...

2 commentaires:

  1. Jean-Luc STRAUSS8 avril 2013 à 10:26

    Paypal démontre une fois de plus qu'il est l'acteur "nouveau" (tout est relatif) qui développe, lentement mais sûrement, au fur et à mesure de la croissance de sa notoriété et de la confiance qu'il génère, un business model de véritable banquier de proximité en faisant du vrai "big data",(soyons sérieux: de l'analyse approfondie d'un passé de paiement important, ce que les banques traditionnelles ne font pas vraiment, d'alleurs pourquoi ?) pour mieux cerner les risques de ses clients et à partir de là être suffisamment confiant dans ses modèles de risques pour entrer dans le domaine de l'octroi de crédit.

    C'est l'exemple même de la ré-intermédation par un nouvel acteur de mla chaîne de distribution vis-à-vis des banques traditionnelles.
    Dans le domaine de l'octroi de crédit à la consommation ou du financement de TPEs, il sera intéressant de voir le combat de Paypal contre la nouvelle vague des établissements de financement participatif ("crowdfunding) qui se positionnent sur le même segment de marché, bien délaissé par les banques classiques.

    Cela dit, je parie que dans peu de temps on verra fleurir des "Paypal branch", du click & mortar, de manière à bien couvrir la variété des clients du marché, à l'instar de ce qui est arrivé en France à Meilleurtaux.com, par exemple ou dans le droit fil de l'introduction par Paypal d'une carte de paiement Paypal de proximité.

    Bref, Paypal est de lon l'acteur bancaire majeur sur le marché qui a une chance de devenir une véritable banque universelle, mais sera-t-elle véritablement différente au-delà de l'exploitation intellignete et rapide des technologies de facilitation du paiement ??

    N'attendons-nous pas d'autres formes d'innovation des nouveaux acteurs ?

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  2. Il faudrait d'abord que Paypal fasse déjà bien son premier job en dehors d'Ebay. Il est vrai que personne ne lui cherche querelle, particulièrement aucune filiale bancaire. Ce manque de concurrence est un frein au "petit" commerce par Internet, car Paypal n'a pas toujours un service de qualité, n'est pas d'une clarté éclatante dans ses contrats, est cher, prend des décision d'éjecter des commerçants sans état d'âme et parfois sans raison, mais reste le seul dans sa catégorie. En attendant Google Mastercard et son concurrent Visa. Mais j'aimerais bien d'autre, comme BNP, qui semble faire de la Belgique son laboratoire. C'est vrai que son plus grand actionnaire est l'Etat Belge, après le rachat / absorption de Fortis. Mais il faut mettre les moyens.

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